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sonia ama

Now*here


Pensées, inspirations et exploration

Vers une existence pleinement consciente

3/26/2018

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​Exister dans le moment présent, être pleinement en vie à chaque instant, ça s’apprend. C’est une leçon à vivre (comme les leçons que nous invite à intégrer Deepak Choprah dans La Voie du magicien) m’est apparue comme centrale une fois créé un « espace » dans ma vie, quand j’ai décidé de faire un break de  Paris et de mes cours, pour partir en voyage, me concentrer sur ma pratique, mes activités personnelles…J’ai parlé de ce pouvoir créateur qui se manifeste quand on autorise le « rien » ou le « silence » de l’esprit et du corps dans d’autres post précédemment. Si cette liberté et cette joie de se sentir vivant et à sa place me semble accessible dans le cadre de ce long voyage, je me doute bien déjà depuis quelques temps (lorsque je songe au « retour » ou à la « fin » du voyage , deux termes ayant par nature une connotation parfois difficile voir négative – alors qu’ils ne le sont pas !) que cet état de contentement (Santosa) et de joie profonde ne sera pas aussi facile à maintenir dans un contexte de vie différent.

Cependant, j’ai aussi réalisé que j’avais ressenti cet « état » de bien-être et de bonheur car j’avais choisi de créer les conditions nécessaires dans ma vie pour le rendre possible. Cet état d’épanouissement, je le crois sincèrement, est notre état naturel, si nous arrivons à nous dissocier de tous les conditionnements qui font obstacle à la réalisation de ce bonheur (qui est déjà là, mais que nous cachons, rendons flou ou détruisons avec des choix de vie, de pensées, d’actions, de relations qui ne sont pas justes ou bénéfiques)…Mais pourquoi alors est-ce si difficile de garder cet état de calme intérieur, de paix dans une vie moderne et citadine exaltée, dans un climat froid ou dans des relations sociales ou sentimentales complexes et stressantes… ? C’est comme si on se mettait au milieu d’une tempête en espérant ne pas se faire déraciner par le vent violent…nos racines profondes sont nourries, hydratées, heureuses (c’est notre intérieur)…mais nous sommes confrontés à tant de difficultés liées à ce qui constitue l’environnement extérieur (souvent construites de toutes part par la vie moderne et la vie en société). Par ailleurs, nous souffrons aussi d’un trop grand attachement (sujet que j’ai abordé dans un ancien post), à nos possessions matérielles ou aux autres – ces identifications étant sources de souffrance et donc cause d’éloignement de la personne heureuse et en paix que nous sommes par essence.

Si le voyage m’a sans aucun doute aidée à me sentir moins attachée (vivant avec très peu, n’ayant plus de maison, apprenant à être loin de mes amis et de ma famille sans cesser de les aimer), il ne m’a pas en lui-même préparée à rentrer et à garder l’état d’esprit et la qualité de mon mental (plus calme et en paix qu’il n’a jamais été peut-être…. !) pour le futur. Je réalise que cet état étant là – simplement recouvert de buée… ou de boue (No mud, No lotus…), il s’agit donc de prendre conscience des conditions qui le font remonter à la surface, qui le découvre..Je souhaiterais donc retourner en Europe, mais vivre différemment de la vie trépidante, hyperactive et stressante que j’avais à Paris ces dernières années…

Peut-être par exemple vivre dans un lieu plus calme, plus proche de la nature, si importante pour moi (pour qui ne l’est-elle pas… ?) avoir un peu moins de relations sociales mais cultiver mieux et sincèrement mes amitiés, avoir moins d’activités, mais agir en pleine conscience, de ma pleine volonté, en toute liberté. C’est donc ce dont il s’agit, de faire entrer la pleine conscience dans la vie le plus possible, ou de faire rentrer ma vie dans une pleine conscience…

J’inspire, j’ai conscience que j’inspire. J’expire, j’ai conscience que j’expire.

Pour moi, la pleine conscience se réfère à la qualité de notre présence au monde, et à notre capacité d’acceptation de ce qui « est ». Pour les artistes ayant déjà fait de la scène, on peut faire une analogie avec la présence sur scène. Quand je faisais de la danse dans mon enfance, je me souviendrai toujours de cette indication précise et insistante de notre professeur lorsque nous préparions le spectacle de danse de fin d’année…la présence sur scène : même quand ce n’est pas toi qui danses, ou que tu es dans le fond, sur un côté, dans le noir, peu importe, vous êtes tous sur scène et devez cultiver la même qualité de présence. Même chose bien sûr pour les comédiens, chez qui on peut souvent ressentir s’ils sont pleinement présents et conscients de ce qu’il se passe sur scène, et même pour les musiciens dans un orchestre par exemple.

Cet état de pleine présence, de présence claire, correspond aussi à une présence pleinement incarnée. J’entends par là une présence qui se ressent dans notre corps – comme si celui-ci cherchait à participer au maximum à l’expérience de la vie, à ce qui est en train de se tramer dans le moment présent. C’est donc avec toutes les cellules de mon corps que je suis en train de t’écouter par exemple, ou d’écrire ces lignes.  Quand je parle de notre capacité à accepter ce qui « est », je veux dire cet effort pour embrasser pleinement la réalité telle qu’elle est, telle qu’elle est présentée devant nous, avec le moins d’attentes et donc de jugements possible – qui en définitive ne nous causeront que de la souffrance, car nous ne pouvons pas changer ce qui « est »  - il nous faut donc l’accepter, afin d’avoir une chance de changer ce qui n’ « est » pas encore, la future réalité.

C’est comme ça, personnellement, que je ressens ce que peut recouvrir la notion de vivre en pleine conscience.  La pratique du Yoga (les asanas bien sûr, mais aussi le pranayama et la méditation) sont des outils très puissants pour accéder à une vie plus consciente, en développant une conscience de notre corps et de ses ressentis physiques et subtils, et développant une conscience de la respiration et de ses effets sur le corps et l’esprit, et en expérimentant de courts instants de vide/ ou on pourrait dire de « plein » e conscience lors de nos méditations. La respiration est l’outil le plus puissant je crois – car nous pouvons faire appel à lui à tout instant de la journée (dès que nous y pensons), pour nous ramener dans le moment présent, être pleinement conscient de celui-ci. Présence et Présent ont la même racine et la même signification d’une certaine façon, et pourtant cette évidence théorique n’en est pas une en pratique, puisque nous ressentons le besoin d’être « plus présent dans le moment présent »…

Dans un dossier rédigé par Christophe André (psychiatre à l’Hôpital Saint-Anne et enseignant à l’Université) qui utilise la méditation (et notamment la méditation de pleine conscience) pour aider ses patients, il mentionne que l’état de pleine conscience dont je parlais est décrite depuis longtemps par la littérature, avant que les scientifiques n’en parlent pour démontrer les effets neurologiques positifs des méditants.

"Comme toujours, les poètes ont précédé les scientifiques dans la description de la pleine conscience. Voilà une fort belle description de l’écrivain autrichien Hugo von Hofmannsthaln (1874-1929), qui souligne la dimension non verbale de cet état mental (extrait de la Lettre de lord Chandos) : « Depuis lors, je mène une existence que vous aurez du mal à concevoir, je le crains, tant elle se déroule hors de l’esprit, sans une pensée ; une existence qui diffère à peine de celle de mon voisin, de mes proches et de la plupart des gentilshommes campagnards de ce royaume, et qui n’est pas sans des instants de joie et d’enthousiasme. Il ne m’est pas aisé d’esquisser pour vous de quoi sont faits ces moments heureux ; les mots une fois de plus m’abandonnent. Car c’est quelque chose qui ne possède aucun nom et d’ailleurs ne peut guère en recevoir, cela qui s’annonce à moi dans ces instants, emplissant comme un vase n’importe quelle apparence de mon entourage quotidien d’un flot débordant de vie exaltée. Je ne peux attendre que vous me compreniez sans un exemple et il me faut implorer votre indulgence pour la puérilité de ces évocations. Un arrosoir, une herse à l’abandon dans un champ, un chien au soleil, un cimetière misérable, un infirme, une petite maison de paysan, tout cela peut devenir le réceptacle de mes révélations. Chacun de ces objets, et mille autres semblables dont un œil ordinaire se détourne avec une indifférence évidente, peut prendre pour moi soudain, en un moment qu’il n’est nullement en mon pouvoir de provoquer, un caractère sublime et si émouvant, que tous les mots, pour le traduire, me paraissent trop pauvres. »
 
La façon dont Christophe André lui-même définit la pleine conscience est claire et précise et rejoint les idées évoquées :
 
« La pleine conscience est la qualité de conscience qui émerge lorsqu’on tourne intentionnellement son esprit vers le moment présent. C’est l’attention portée à l’expérience vécue et éprouvée, sans filtre (on accepte ce qui vient), sans jugement (on ne décide pas si c’est bien ou mal, désirable ou non), sans attente (on ne cherche pas quelque chose de précis). La pleine conscience peut être décomposée en trois attitudes fondamentales. La première est une ouverture maximale du champ attentionnel, portant sur l’ensemble de l’expérience personnelle de l’instant, autrement dit, tout ce qui est présent à l’esprit, minute après minute : perceptions du rythme respiratoire, des sensations corporelles, de ce que l’on voit et entend, de l’état émotionnel, des pensées qui vont et viennent. La seconde attitude fondamentale est un désengagement des tendances à juger, à contrôler ou à orienter cette expérience de l’instant présent ; enfin, la pleine conscience est une conscience « non élaborative », dans laquelle on ne cherche pas à analyser ou à mettre en mots, mais plutôt à observer et à éprouver. »
 
Vivre en pleine conscience, cela correspond donc à respecter les Quatre Accords Toltèques (Don Miguel Ruiz) à chaque instant : Avoir une parole impeccable (ne pas juger), Ne pas en faire une affaire personnelle (ne pas analyser), Ne pas faire de suppositions (ne pas avoir d’attentes, ne pas rechercher un but précis), Toujours faire de son mieux (accueillir la réalité, le moment présent, observer et éprouver).
 
Les vertus soignantes de la méditation de pleine conscience (enseignée selon différentes techniques et écoles de la pleine conscience), qui consiste à accepter les ressentis et émotions sans chercher à les éviter ni à les amplifier,  sont aujourd’hui prouvées scientifiquement (même si nous n’avons pas besoin de cette preuve pour le vivre et le croire !).  Il existe un nombre important d’études scientifiquement valides attestant de l’intérêt de la méditation de pleine conscience dans différents troubles médicaux ou psychiatriques. Son impact se révèle dans des domaines variés tels que le stress, la cardiologie, les douleurs chroniques, la dermatologie ou les troubles respiratoires par exemple. D’ailleurs, le mot méditer vient de vient du latin meditari, de mederi, « donner des soins à »…
 
Vous pouvez pratiquer la pleine conscience à tous les niveaux et dans toutes les activités de votre vie…On parle de pratique formelle lorsqu’il s’agit de s’asseoir pour méditer en pleine conscience, et de pratiques informelles, lorsqu’on applique un état de pleine « présence » ou conscience dans d’autres activités simples comme manger, marcher, parler à quelqu’un en écoutant attentivement. Quand je dis « pleine » conscience ou présence, bien sûr cela reste un idéal vers lequel tendre, mais personne (sauf les sages et personnes éveillées) peuvent prétendre être en totale « pleine » conscience…il s’agit plutôt d’un effort « vers » cette plénitude de l’expérience.
 
 Si vous ne connaissez pas Tich Nath Than, je vous conseille vivement de lire ses enseignements (nombreux livres sur la pleine conscience). Après quelques jours passés à m’appliquer le plus possible sur ces pratiques dans ma vie quotidienne, ma première observation est que c’est extrêmement difficile de vivre en pleine conscience pendant une longue période de temps…Nos pensées, qu’elles soient critiques ou anxieuses, craintives ou négatives sont plus fréquentes qu’on ne croit, et elle nous distraient du moment présent ou nous rendent l’acceptation de la réalité difficiles. Les événements qui se produisent et nous déstabilisent, les comportements  inattendus des autres, notre angoisse liée au vide ou au lâcher prise quand il n’y a plus de contrôle, nos idées reçues ou  nos fausses perceptions, sont autant d’obstacles qui nous empêchent de « voir » (comme le voile d’ignorance « d’avidya » décrit dans les Yoga Sutras) notre état de joie et paix intérieure profondes. Mais d’un autre côté, les résultats de cette pratique simple sont phénoménaux ! Chaque instant pleinement conscient fait apparaître un sourire sur le visage ou dans les yeux, et nous fait ressentir même le temps d’un instant une grande joie intérieure, beaucoup de calme aussi.
 
Ce qui me plaît le plus dans cette exploration attentive, c’est que j’apprends à ralentir (y compris pour manger, me brosser les dents, prendre ma douche, pour parler), pour profiter et donner du sens ou de la qualité à chacune de mes actions, plutôt que de les traiter comme des tâches inutiles dans ma quête du bonheur, comme si elles n’étaient pas productives dans la recherche d’un but supérieur, mais qu’on ne pouvait s’en passer …alors qu’en réalité ce sont des moments aussi magiques que les autres, et il est possible de les percevoir ainsi.

En ralentissant, c’est un peu comme en créant du silence dans nos vies, on laisse la place pour que les « possibles » puissent arriver, se manifester. En pleine présence, on prend aussi soudainement conscience de tous les détails qui forment notre réalité…Parfois justement, c’est un tout petit détail qui nous avait toujours échappé, mais qui se révèle important ou déterminant dans les questions que l’on se pose ou les difficultés que l’on rencontre…
 
Allez, ça vous dit pas d’essayer pendant une semaine, en commençant demain matin en vous levant… ? Imaginez que vous mettez des lunettes spéciales pour être au monde et voir la réalité dans une nouvelle qualité de présence…

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    Auteur

    Professeur d'Ashtanga / Vinyasa yoga et voyageur avide
    Professor of Ashtanga / Vinyasa yoga and avid traveler

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