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sonia ama

Now*here


Pensées, inspirations et exploration

Pratique de l'Equilibre...

12/14/2017

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La première vision que j’ai de l’Ayurveda, après à peine quelques cours avec le Docteure Padmini à Mysore, est celle d’une philosophie de vie visant à développer une sagesse et de l’équilibre. Equilibre dans le corps mais aussi dans l’esprit, les deux étant conçus comme intrinsèquement liés, et équilibre entre le couple corps/esprit et l’environnement extérieur où se meut ce dernier. Encore une fois, ma route m’amène à cette vérité simple et pourtant si compliquée à mettre en œuvre dans nos vies. Si fondamentale que tant de systèmes de pensées ou de pratiques la mette au centre : celle de la recherche de l’équilibre, du juste milieu, du rapprochement des polarités, de l’union, finalement de l’unité, comme clé d’un apaisement intérieur.

Je souhaiterais donc ajouter quelques réflexions éparses sur cette question de l’équilibre dans nos vies, présentées ci-dessous. Il n'y a aucune vérité ou démonstrations dans ce texte, je préfère dans mes billets laisser libre cours à mes pensées, un peu comme si je cherchais à discuter de ces sujets avec vous directement. Je serais donc heureuse d'en discuter de vive voix lors de nos rencontres futures, ou par écrit si nous n'en avons pas l'occasion.

La question de l’équilibre se pose à d’innombrables niveaux de notre vie, en citer quelques uns  permet de concrétiser cette idée et de rendre nos efforts plus accessibles…sphères après sphères, one step at a time.

L’équilibre le plus incarné, le plus visible, est peut-être celui de notre corps,  qui se manifeste physiquement. Mais celui-ci, dans le Yoga comme dans l’Ayurveda, ne peut pas être dissocié du corps. Je suis moi aussi convaincue, mais c’est une opinion personnelle bien sûr, que l’on ne peut dissocier la santé du corps et de l’esprit, l’équilibre de l’un et celui de l’autre. Comme je l’évoquais en introduction, l’Ayurveda pense tout en termes d’équilibre des énergies et des propriétés de la matière dans le corps et l’esprit. Ainsi, son objectif premier est la santé du corps et de l’esprit (Aryoga), qui se définit comme l’absence de déséquilibre, car c’est du déséquilibre que naît la maladie (physique ou mentale).

En Ayurveda, on considère la matière à travers sa constitution en termes d’éléments (Terre, Feu, Eau, Vent et Espace …) qui en se combinant donnent trois types de constituions (Kapha, Pitta et Vata ) ; puis on qualifie la constitution de la matière elle-même et les équilibres qui la régissent à travers ses qualités (des Gunas, au nombre de 20). Il s’agit donc d’analyser subtilement un état complexe de la matière à un moment donné au vu du dosage des propriétés ou forces à l’œuvre dans la nature, pour identifier où se logent les déséquilibres qui causent la maladie ou la souffrance dans le corps ou l’esprit. A travers une action sur nos activités quotidiennes (pratique physique ou du Yoga et Pranayama par exemple), notre alimentation, notre environnement (climat) et nos habitudes (heures des repas, sommeil), nous pouvons rétablir notre équilibre et donc notre santé optimale – qui est individuel, unique. C’est  une approche passionnante, et j’espère pouvoir le partager avec vous un jour…Renseignez-vous si vous êtes intéressés à en savoir davantage..c'est tout un système de pensée subtil et complexe qui s'offre à vous !

Ainsi, je réalise à quel point faire une pause dans une vie très active à Paris où j’étais dans un état d’épuisement physique presque constant, m’a permis tout naturellement (sans effort- sans « force ») de retrouver un équilibre : dans mon alimentation, ma pratique de Yoga (qui est plus « facile », moins en force et plus en légèreté) mon rythme de sommeil, la façon dont se déroulent mes journées. Je reste une personne très active, mais j‘équilibre mes moments d’activité mentale ou physique par des moments de détente, de repos et de contemplation. Notre corps/esprit « sait » intuitivement, ce dont nous avons besoin en termes d’environnement nourriture, d’activité, de pratiques – mais nous devons accepter de créer un silence d’où il nous sera possible de l’entendre exprimer ses besoins. Nous sommes tous différents, et nous devons tous adapter notre mode de vie à ce qui est « équilibré » pour nous. Par exemple, nous avons un poids « d’équilibre », qu’il nous faut apprendre à accepter lorsque notre corps le trouve, qu’il nous semble trop haut ou trop bas par rapport à un canon superficiel de beauté ou notre préconception de ce qu’il devrait être.

Ensuite, on pense moins souvent à l’importance de rechercher un équilibre dans la façon de mener nos vies, et notamment entre le « faire » et « l’être » Cela nous ramène aux notions taoistes du Yin et au Yang que j’avais évoqués les mois précédents…insistant notamment sur l’importance d’allier des pratiques plus méditatives ou passives à des pratiques de yoga plus dynamiques (c’était l’idée du stage organisé le mois dernier avec Jeanne au Dojo du Plessis).

Dans l’Ayurveda, on parle l’Agni et à l’Ojas…Il s’agit de trouver un juste milieu dans nos vies quotidiennes et notre façon d’être au monde, entre un principe actif, dynamique, et un principe plus passif, contemplatif. Pourquoi être ennemi du Yin, de l’inaction…Alors qu’en réalité, c’est de l’inaction que peut surgir la création ! Nous ne sommes pas créatifs, ou n’avons pas l’opportunité de laisser notre créativité s’exprimer lorsque nous sommes engagés dans des activités innombrables, dans un « faire » permanent. On s’illusionne sur le fait que le que le « faire » est « productif » car en réalité, très souvent il ne « crée » rien, ne fait rien émerger de nouveau. Le système capitaliste dans lequel nous avons grandi cherche à nous convaincre que le terme « productif » et synonyme de « créatif »…deux termes à la signification pourtant très différente.

Au contraire, la sagesse orientale nous rappelle que le pouvoir créateur réside dans ce féminin (la mère), dans le Yin ou dans l’Ojas  (de l’Ayurveda - au contraire de l’Agni) , c’est dans cette « passivité » que réside le principe de vie ! Si nous souhaitons créer du nouveau, notre réalité, notre vie, nous devons impérativement nous « défaire » de ce conditionnement au « faire » comme objectif de vie premier. Dans mon cas par exemple, ayant depuis très jeune été tournée vers l’action et l’(hyper)activité dans mon quotidien, je me percevais avant ce voyage comme « peu créative » ou capable de peu de créativité….Bien que j’avais déjà l’intuition que ce sentiment était biaisé. Finalement, je ne me suis jamais sentie aussi inspirée, avec une folle envie de créer (sous toutes les formes) que depuis que j’ai plus de temps pour laisser ce principe « passif » ou dormant se manifester et éclore.  Je crois aujourd’hui sincèrement que si nous souhaitons peupler notre vie de nouvelles « naissances », de créations, sous toutes leurs formes, il nous faut ralentir et laisser la place au silence, au vide créateur. Si nous l’étouffons et le comblons en remplissant trop notre quotidien et notre esprit, nous risquons de passer à côté de ce qu’il y a de plus beau et de plus épanouissant dans la vie : l’expérience du pouvoir créateur.

D’ailleurs, ce silence est ce que nous recherchons quand nous méditons, rien de moins, rien de plus. L’équilibre que retrouve notre esprit quand on se concentre sur un rythme régulier de l’inspiration et de l’expiration (comme le métronome), nous aide à trouver ce silence et à le faire durer, à l’accepter sans crainte du vide. C’est ainsi que nous arrivons à méditer, même si ce temps de silence ne dure parfois que quelques respirations, avant que le bruit de nos pensées et de notre mental (souvent en nous rappelant quelque chose que nous avons à « faire » )  ne vienne à nouveau pour combler ce vide qui nous fait si peur. Nous asseoir pour ne rien faire de spécial, et tenter de ne rien penser non plus…ou a minima rester observateur de nos pensées, est un exercice encore plus ardu si nous sommes hyperactifs dans nos quotidiens. Il s’agit à nouveau d’accepter d’être dans la contemplation simple de nos pensées, et non dans la réaction, ou l’agir.

Mais comme la majorité des choses les plus intéressantes et qui valent le plus la peine d’être vécues…elles sont aussi les plus difficiles à mettre en place. Je veux bien en témoigner, la réduction de mon hyperactivité étant, bien que réelle depuis quelques mois, encore toute relative, au même titre que mon acceptation de l’inactivité chez autrui…Mais je vois déjà pousser les graines de cette inactivité et de silence dans ma vie, j’ai laissé la place à de magnifiques nouveautés, surprises, événements et rencontres inattendues, en ne cherchant pas à les « produire ».

L’important n’est-il pas déjà d’ouvrir les yeux et d’être conscients de nos réflexes et de nos mécanismes, et ensuite de mettre en œuvre les efforts dont nous sommes capables dans le moment présent pour se rapprocher de l’équilibre ? Dans cette recherche, gardons à l’esprit que nous sommes tous différents, avec des parcours de vie uniques et que nous ne partons pas du même point de départ…Toute comparaison avec autre s’avèrerait donc inutile, inapplicable, et pourrait même être source de souffrance.
L’équilibre entre notre rapport à nous-mêmes et notre rapport aux autres (pour évoquer à nouveau faire le parallèle avec l’Ayurveda - entre notre Ahamkara, terme sanskrit pour parler de la sensation du « je », ego,  et les  Ahamakara des autres) est un autre exemple intéressant. 

Ainsi, où place-t-on le curseur de ce juste milieu entre exister pour soi et en tant que soi et exister pour ou à travers les autres ? C’est sans doute une question que beaucoup d’entre nous nous posons au quotidien, ou plus radicalement de façon cyclique, en temps de crise lorsque que nous sommes justement confrontés à notre échec d’avoir trouver cet équilibre. Comment laisser nos désirs s’exprimer et s’extérioriser,  comment manifester notre désir d’exister et de se « réaliser » sans occulter le désir des autres ni le laisser occulter le nôtre ?  Un petit clin d’œil (ou un énorme merci pour être plus sincère) à ma mère, ma plus grande supportrice dans cette quête ô combien difficile qui plus est en tant que femme, et qui constitue pour moi une source de force et de courage dans les périodes de remises en question. Mes deux parents ont placé, je le réalise chaque jour un peu plus, cette quête de vérité et d’intégrité au centre de notre éducation, rendant cette exigence aussi forte envers nous-mêmes qu’envers les autres. C’est aujourd’hui une qualité du coeur que je reconnais et admire chez les personnes que je rencontre et qui comptent pour moi.

Il est très difficile de reconnaître notre propre désir de celui d’autrui, et parfois tellement plus facile d’agir en fonction du dernier pour éviter la dure tâche d’apprendre à se connaître vraiment. C’est pourtant sans doute la seule façon d’être heureux et épanoui dans notre relation aux autres. Par exemple, ce n’est qu’en ayant identifié son propre désir que nous pouvons espérer engager un processus de compromis sincère et vrai avec un ami, un parent, un partenaire. Sinon, le postulat de départ (« mon désir face au tien » est déjà biaisé).  Combien de fois cela vous est-il arrivé d’être frustré suite à une décision prise « en commun » avec une autre personne, car ce qui apparaissait de l’extérieur comme un compromis entre la vision ou l’envie de l’un et celle de l’autre vous apparaissait intérieurement comme beaucoup trop éloigné de ce que vous désiriez intimement ?

On se persuade parfois d’avoir le « devoir » d’accepter ou d’honorer un compromis qui n’en est pas vraiment un…Les vrais compromis sont souhaitables bien entendu, mais on devrait questionner tous les compromis que nous faisons dans notre vie, plutôt deux fois qu’une, pour être convaincus de leur bien-fondé... Inconsciemment, l’inverse créera nécessairement de la souffrance, qu’il ne sera que plus douloureux de refouler…Encore une fois, nous devons faire un effort pour trouver un juste milieu dans les rapports entre soi et les autres pour être en paix avec soi-même autant qu’avec autrui, et ne pas confondre compromis et sacrifices… (rien qu’en écrivant ce mot je réalise son poids).

Une discussion récente (...) m’a aussi permis de prendre conscience du caractère évolutif du désir. En effet, comme toute chose dans l’univers, notre désir est en changement subtil constant, et il évolue au cours de notre vie, des années qui passent et de notre propre histoire. Sonder son désir est donc un exercice qui doit se répéter, autant de fois que nous ressentons une sensation de déséquilibre, de malaise, de doutes dans l’une des facettes de notre vie. Notre désir à 15, 25, 35 ou 55 ans n’est pas le même, bien heureusement. Comme les éléments qui nous composent, il est en constante évolution.

«La liberté des uns commence où s’arrête celles des autres » est un beau précepte dans le cadre de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1789 ouvrant le champ à la vie en communauté ; la formule de Sartre « Ma liberté s’arrête là où commence celle d’autrui » est également intéressante dans le cadre d’un positionnement face à un engagement politique. Mais pourquoi de pas ajouter une troisième formulation qui pourrait être « La liberté des autres s’arrête là où la mienne est remise en question », perspective qu’il serait utile de garder à l’esprit – car dire non, c’est aussi être libre (ce qui est vrai pour nous tous, et particulièrement important pour les femmes).

Enfin, on peut finir par évoquer un des équilibres qu’il me semble assez complexe à atteindre: j'aimerais ouvrir  la réflexion sur l'atteinte d'un juste milieu et d'un équilibre viable  dans le cadre d’un projet professionnel et de vie.

Comme certains d’entre vous le savent déjà, je songe peut-être m’installer à Lisbonne l’année prochaine à mon retour de voyage. Je compterais doucement y installer les prémices d’un projet professionnel axé autour de l’enseignement du yoga, bien sûr, mais qui n’aurait pas vocation à s’y limiter. Dans l’idée, il pourrait s’inscrire, à terme, dans le cadre plus large de la création d’une communauté de personnes réfléchissant ensemble à de nouveaux sujets d’étude (autour notamment du corps, des arts, de la santé, de la vie en communauté, de l’éducation, de la transmission…) sur la base de valeurs et de convictions communes. Sans grande ambition de départ autre que celle de ne pas accepter les règles qu’on nous impose dans le travail et la vie en société si celles-ci nous révoltent ou nous avilissent, et d’être libres d’explorer les sujets qui pourraient nous conduire vers une vie plus consciente et plus libre (ce qui semble déjà pouvoir nous occuper pour plus d’une vie !).

Dans le cadre de l’ouverture potentielle d’un centre ou association dont l’une des activités principales serait l’enseignement du yoga, je suis actuellement en phase de réflexion sur l’équilibre entre pérennité financière du projet et respect de cette exigence d’ouverture et d’inclusion. Comment équilibrer la nécessité de « faire de l’argent » pour vivre et durer, et celle de garder la communauté, l’échange et le partage comme valeurs centrales du projet ?

Si vous avez déjà réfléchi à ces questions, par intérêt personnel ou dans le cadre de vos propres projets professionnels, je serais ravie d’entendre vos opinions et vos conseils au début de cette petite grande aventure J
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    Auteur

    Professeur d'Ashtanga / Vinyasa yoga et voyageur avide
    Professor of Ashtanga / Vinyasa yoga and avid traveler

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